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La rafle de Tournai Ouest à Camphin en Pévèle


Une famille aristocratique d’Anvers et opposante à l’occupant allemand (les De Deken) a, notamment, créé une chaîne de transfert d’aviateurs alliés tombés en Belgique vers l’Espagne via le Tournaisis en particulier par Lamain et Camphin-en-Pévèle.

L’instituteur de Lamain, Albert Comblez, responsable du groupe était secondé par son beau frère Maurice Huart résidant sur la frontière, Ses adjoints Jean Chavalle, résistant Belge et son ami François Cornélis de Camphin en Pévèle sont le maillon frontalier vers le premier relais français situé à Camphin. Ce relais passait à Camphin chez une femme, secrétaire de préfecture : Hélène Dubus. La filière était gérée par Marie De Deken appelée Maddy (infirmière et polyglotte) Alors qu’elle escortait trois aviateurs américains jusqu’en Espagne, elle se marie à l’un d’eux. Rentrant en Belgique, elle apprend qu’elle est recherchée par la police allemande. Elle choisit une de ses connaissances pour la remplacer. C’est un jeune homme de son âge qui a fait des études pour être instituteur. Franck Van Hecke accepte le poste. Elle lui fait donc découvrir l’itinéraire jusque Toulouse ainsi qu’une grande partie des relais de la chaîne. Il l’accompagne en France alors qu’elle part pour l’Espagne afin de rejoindre son mari en Angleterre. Arrivé à Toulouse elle est arrêtée, sur les ordres de Van Hecke, emprisonnée à Fresnes et ramenée à la prison d’Anvers. Son remplaçant revient en Belgique à Lamain. Il envisage de faire passer plusieurs personnes mais son comportement attire de plus en plus de soupçons jusqu’au jour où il est démasqué. Le 16 mai, le groupe de Lamain l’arrête et après un interrogatoire au cours duquel il révèle sa véritable identité, il est exécuté et lesté, puis jeté dans un puit. Dès lors la police allemande et les SS flamands n’ont de cesse de rechercher ces terroristes qui ont fait disparaitre leur collaborateur et qui se sont réfugiés dans la nature ou ont gagné le maquis.Le 6 juin, dès 5 heures du matin, les SS cernent les villages de Lamain, Hertain, Marquain, Baisieux frontière, Blandain et Esplechin partiellement et Camphin-en-Pévèle où manu militari tous les hommes sont emmenés à la mairie. Pour quelle fin ? Le souvenir du massacre d’Ascq deux mois plus tôt hante tous les esprits. Vers 10 heures une estafette allemande stationne devant la mairie. Des discussions s’engagent. Un certain nombre de SS quittent le village. Les camphinois sont relâchés en début d’après midi mais quelques uns seront incarcérés au Haftlager de Tournai. L’annonce du débarquement en Normandie avait mis fin à cette opération qui est restée dans toutes les mémoires.

Jean GRAVE et Robert BLERVACQ

- Robert Blervacq est historien belge et Jean Grave, diacre de Camphin est historien local.


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